Numéro spécial GRIR de la Revue Organisations et Territoires
Thème : Défis et enjeux de l’appropriation des territoires
L’objectif de ce numéro spécial de la revue Organisations et territoires est de présenter la diversité des recherches effectuées par les membres et partenaires du Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Le thème porte sur les multiples façons d’appréhender le(s) territoire(s) en insistant sur la diversité inhérente de ces notions et des méthodes pour en étudier l’objet. La notion de territoire est polysémique. On ne peut en avoir une conception raisonnable qu’à la condition d’en accepter la complexité.
Dire que le territoire n’est pas donné, mais bien un construit social, épistémologique, symbolique et politique est devenu une évidence. Mais cela peut être trompeur si on néglige d’ajouter que le territoire n’est pas un objet extérieur, préexistant à l’acte de sa production. Loin d’être naturel, il existe grâce à la multiplicité des déterminants qui le caractérisent et qui tracent un ensemble de limites, de seuils et de frontières qui ne se recouvrent pas toujours. Les contenus qui s’y trouvent risquent donc d’être des assemblages hétérogènes. Ces délimitations amènent souvent des confusions propices à la manipulation, car identifier trop simplement le territoire et ses acteurs peut devenir une technique de domination.
La question du territoire approprié est d’autant plus importante que les enjeux de la transition sociale et écologique auxquels nous faisons face nous imposent une accélération de nos modes de pensée et une prise en compte plus aigüe de l’urgence d’agir. Les sciences sociales et humaines, dans la diversité de leurs méthodes et de leurs stratégies d’analyse, doivent être mises à contribution dans ce contexte d’hyper activation de nos capacités de résilience et d’adaptation.
Définir le territoire comme l’espace socialement investi signifie que cela se réalisera à partir des mêmes dimensions que la société où il se déploie : tout à la fois social, culturel, politique et économique et, pour autant, administratif-bureaucratique et psychologique. Il sera aussi multiscalaire, allant, selon les cas et les enjeux, du microsocial (la maison) au macro-mondial, en passant par le local, le régional, le national, etc. Une question essentielle est donc de savoir quel est l’espace approprié pour l’enjeu considéré. Semblablement, le territoire ne peut être considéré comme statique ou immuable : il change de sens et de modalité d’existence, ce qui démontre une temporalité (mémoire et dynamique vers l’avenir) intrinsèque.
C’est à partir de ces constats que le GRIR de l’UQAC propose à ses membres et partenaires de s’intéresser au territoire à partir de certaines questions. Si le territoire est approprié, mouvant et multiple, quels sont les dispositifs à l’œuvre qui permettent de l’identifier ? À partir de quelles stratégies et avec quelles intentions, objectifs ou effet, les acteurs agissent-ils au, sur, et dans le territoire? Ces mêmes acteurs peuvent-ils se réclamer d’une capacité d’agir libre ou contrainte? Et d’ailleurs, comment et pourquoi s’approprie-t-on un espace dans le contexte actuel ? Comment le définir et le redéfinir ? Enfin, comment s’établissent les relations entre les échelles, les contextes, les conjonctures et les autres dimensions du territoire ?
Les propositions de textes doivent être envoyées en format Word à cette adresse : grir@uqac.ca au plus tard le 10 mai 2024.
Elles doivent inclure :
Les noms, rattachement institutionnel et coordonnées des auteurs·autrices
Le titre de la proposition
Un résumé de 250 mots
Une liste de références bibliographiques
Les décisions seront rendues le 31 mai 2024.
Les textes devront avoir entre 10 et 15 pages. Le numéro spécial comprendra entre 5 et 8 articles et il sera publié en juin 2025.
Les textes sont attendus pour le 15 août 2024.
Les textes seront évalués par un comité de rédaction composé de quatre membres du GRIR.
Nous espérons recevoir de nombreuses propositions. Au plaisir de vous lire.
Comité scientifique
Marie Fall
Pierre-André Tremblay
Sabrina Tremblay
Suzanne Tremblay